Rapport Mission Inflation 2 : l’inflation se poursuit, au détriment de la ferme France et de ses consommateurs, des entreprises et des collectivités locales
Xavier Albertini, Député de la Marne, a rendu avec sa collègue Aurélie Trouvé, un second rapport, faisant suite à celui de juillet, au nom de la commission des affaires économiques sur le suivi de l’inflation. Au terme d’une vingtaine d’auditions et d’une trentaine de contributions écrites permettant d’entendre les acteurs incontournables, des énergéticiens à la grande distribution, des organisations de producteurs agricoles aux ministères, mais également les collectivités territoriales et les acteurs du BTP, les rapporteurs ont pu poser un constat et il est inquiétant. Cette dynamique haussière des prix devrait se poursuivre en 2023, selon les projections économiques de la Banque de France.
« Selon les dernières estimations de l’INSEE, le taux d’inflation atteint 6,2 % en novembre 2022 en glissement annuel. C’est une situation inédite qui met notre économie en difficulté. Je veux toutefois souligner que la situation ailleurs en zone euro est encore plus préoccupante et que la France s’en sort mieux que ses voisins : le taux d’inflation moyen dans l’Union européenne atteint 10,6 %, avec dans certains pays des taux qui grimpent jusqu’à 20 %, notamment dans les Pays Baltes. » constate-t-il.
Cette inflation a un impact différent en fonction des secteurs. Sur l’alimentaire elle est de 12,6% lissée mais très inégale en fonction des activités. Les agriculteurs sont les premiers touchés par une hausse du coût de l’énergie qu’ils peinent à répercuter sur le prix de leur production qui a augmenté de 21%. Les négociations entre les industriels et les distributeurs restent elles aussi tendues. Enfin les consommateurs voient leur pouvoir d’achat rogné et arbitrent en faveur des produits de marque distributeur pour contenir les effets de l’inflation. S’agissant de la restauration collective, elle est une réelle difficulté pour les élus qui se retrouvent avec des surcoûts croissants. Sur le secteur de l’énergie, les entreprises subissent la hausse du coût qui peut aller jusqu’à 200% d’augmentation et fragilisent considérablement la production dans tous secteurs, les entreprises électro-sensibles étant en première ligne.
Fort de ce constat, Xavier Albertini propose qu’à court terme le gouvernement maintienne et renforce les boucliers tarifaires, les aides au pouvoir d’achat des Français, les aides à la production pour les entreprises et le soutien aux petites collectivités.
« Cet effort de l’Etat a comme pendant une exigence de transparence des acteurs économiques sur leurs prix, leurs marges. Il ne peut être accepté qu’il y ait des effets d’aubaine ou une anticipation spéculative. »