Voici venu le temps des (grandes) vacances scolaires, ponctué par l’annonce symbolique des résultats du bac. Je voudrais profiter de ce rituel à haute teneur affective pour rendre une petite « copie » sur un des aspects les plus agréables, les plus enrichissants et, je le crois, les plus utiles de l’activité du député : les rencontres avec les enfants des écoles primaires, avec les jeunes collégiens et les lycéens.
Depuis maintenant un an, j’ai fait beaucoup de visites dans les établissements de ma circonscription et j’ai aussi accueilli de nombreuses classes à l’Assemblée Nationale.
J’ai adoré tous ces moments, qui ont compté sans aucun doute parmi les plus stimulants de mon mandat.
Le député n’est pas un prof, il n’enseigne pas une matière aux jeunes qu’il rencontre, mais il est là pour leur apprendre des choses. Il est habité par le sens de la transmission. Il aide à donner des bases aux écoliers. A aiguiser le sens civique des collégiens. A parfaire la culture politique générale des lycéens. A encourager pour tous le goût de l’engagement et de l’intérêt général. Mais sans leur raconter des histoires et encore moins sans « se la raconter », même si les élèves sont parfois impressionnés de discuter avec un élu de la nation.
Au cours des mois écoulés, je leur ai beaucoup parlé des institutions, du rôle du Parlement, de la façon dont les lois sont préparées, discutées, votées et mises en œuvre. Je leur ai donné des éclairages sur la fonction de contrôle de l’Assemblée vis-à-vis de l’action de l’exécutif. Je pense qu’ils m’ont donné la moyenne et qu’ils ont apprécié mes exposés. Pas de bonnet d’âne ni de chahut. Ouf !
Une chose est sûre : il est primordial d’expliquer clairement l’action publique et d’illustrer concrètement le fonctionnement de nos institutions aux jeunes générations.
Dans la vie politique, on parle très souvent de « pédagogie ». Il faut faire de la pédagogie auprès des Français, entend-on en permanence. C’est presque devenu un tic de langage.
Mais à coup sûr c’est une priorité de faire de la pédagogie auprès des jeunes.
Contrairement aux idées reçues, ils ont une grande curiosité de la politique. Ils ne sont pas désabusés. Ils ont du sens critique mais aussi des convictions bien trempées. Ils sont prêts à s’engager pour des combats collectifs dont ils voient le sens et l’utilité.
J’adore aller à leur rencontre dans leur « bahut », ou qu’ils viennent à ma rencontre dans ce haut lieu de la vie publique qui s’appelle l’Assemblée Nationale … et dont les débats ressemblent hélas parfois à une (mauvaise) cour de récréation ou à une salle de classe dissipée. Quand j’assiste à certaines scènes désolantes dans l’hémicycle, j’ai honte en pensant aux jeunes qui nous regardent : quel spectacle leur offrons-nous ?
J’adore aller dans les écoles, les collèges et les lycéens, où se cultive aussi un peu de notre mémoire, un peu de notre patrimoine historique, ne serait-ce que par le nom des établissements (Jean Jaurès, Colbert, Gustave Eiffel, Maryse Bastié …). C’est aussi une occasion de remercier les enseignants, qui exercent avec talent et une indéfectible conscience professionnelle un métier essentiel.
J’adore ces rencontres parce que j’y apprends, à chaque fois, beaucoup. De la bouche d’un élève de CM2 ou de terminale, toujours surgissent des paroles instructives, éclairantes, questionnantes, stimulantes.
Ils me demandent presque systématiquement quel est l’agenda type d’un député, de quoi se compose son quotidien. Je leur décris tout cela.
Ils me demandent aussi régulièrement si j’ai déjà rencontré le Président de la République. Cette question récurrente, qui m’a beaucoup surpris au début, montre bien que le Président a à leurs yeux un statut à part et qu’il est vraiment la clé de voûte des institutions de la 5e République … comme l’avait d’ailleurs voulu le général de Gaulle.
Ils m’interrogent aussi très fréquemment sur la place des femmes à l’Assemblée. Leur souci de l’égalité entre les sexes est très aigu et c’est une excellente chose. Je les informe que mes collaborateurs sont en grande majorité des collaboratrices.
A titre plus anecdotique mais qui est aussi très révélateur, lors des visites de l’Assemblée ils sont toujours stupéfaits qu’on leur retire leur téléphone avant de pouvoir rentrer dans l’hémicycle pour assister à la séance. C’est dire à quel point ils sont accro à cet outil et ont du mal à s’en séparer. Démocratie rime à leurs yeux avec technologie.
Ils sont vivants, challengeants, inspirants. Ils me donnent la pêche et beaucoup de confiance dans la « relève ».
Alors, pour tous les débats que nous avons eus et que nous aurons encore, je leur dis merci et je leur décerne une mention et même des félicitations. Excellent été et bonnes vacances à toutes et à tous !